Nous avons lu un jour dans le magazine “Realités” qu’il faut raconter les choses comme un bon amateur de tauromachie les raconterait. Sans trop changer le sens, nous pensons qu’il faut écrire et lire les choses comme un bon amateur de tauromachie les écrirait et les lirait.

Dans [mist] coopérative des critiques, nous savons que l’écriture est un devoir, comme le suggère Lyotard. Le devoir d’exprimer ce qui autrement resterait silencieux. Ce devoir, cependant, doit être accompli sans la paternité auratique. Sans technonarcissisme. Écrire sur, lire sur un dispositif artistique doit être un geste de liberté et d’indépendance. Ce devrait être un acte d’amour.

La critique d’art est un geste de multiplicité. Comme nous sommes nombreux, nous écrivons beaucoup. La critique est faite pour créer un rhizome. Nous sommes des écrivains/créateurs rhizomorphes. Nous savons que l’écriture est un service, un effort nécessairement imparfait. Ce n’est pas, en tant que tel, une proposition pragmatiquement heureuse. C’est une faible tentative de répondre à une demande. Quelle est cette demande ? Nous ne le savons pas avec certitude.

Notre écriture ne peut émerger qu’au sein d’une pratique indéfinie. C’est une écriture partielle, provisoire, de nature volitive. Elle ne cesse de se constituer et de disparaître. L’écriture critique tente d’adhérer érotiquement. Elle est invariablement un personnage, une posture, une attitude politique.

[mist] rassemble des corps désarmés qui aiment être sans défense.